Les coûts à prévoir pour ouvrir une franchise

L'ouverture d'une franchise nécessite un investissement initial conséquent qui se décompose en plusieurs postes clés. Le premier élément est le droit d'entrée, variant généralement entre 5 000€ et 50 000€ selon la notoriété de l'enseigne, qui permet d'accéder au savoir-faire et à la marque du franchiseur.

Les frais d'établissement comprennent les dépenses juridiques de création d'entreprise et l'étude de marché. S'ajoutent les charges d'installation : aménagement du local, achat d'équipements et constitution du stock initial. Dans le secteur de la restauration rapide par exemple, l'investissement total moyen s'élève à 430 000€, réparti comme suit : 35 000€ de droit d'entrée, 250 000€ pour l'aménagement et l'équipement, et 145 000€ pour le stock et le besoin en fonds de roulement.

N'oubliez pas les redevances périodiques (ou royalties) à verser au franchiseur, généralement calculées en pourcentage du chiffre d'affaires, ainsi qu'une redevance publicitaire distincte. Ces charges récurrentes doivent être anticipées dans votre plan de financement pour assurer la viabilité de votre projet.

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Constitution de l'apport personnel

La constitution d'un apport personnel solide représente une étape cruciale pour le financement de votre franchise. Les banques exigent généralement que cet apport représente entre 30% et 40% de l'investissement total, démontrant ainsi votre engagement financier dans le projet.

L'épargne personnelle constitue naturellement la première source d'apport. Il est recommandé de mobiliser ses différents placements (Livret A, PEL, PEA, etc.) tout en conservant une réserve de précaution pour les imprévus. Cette solution présente l'avantage de ne générer aucune dette mais nécessite d'avoir constitué une épargne conséquente.

La love money représente une alternative intéressante pour compléter son apport. Cette solution consiste à solliciter un financement auprès de sa famille ou de ses amis, soit sous forme de don, soit par une prise de participation au capital. Si cette option offre souvent des conditions de remboursement souples, elle peut néanmoins créer des tensions relationnelles en cas de difficultés.

Les prêts d'honneur constituent également un excellent moyen de renforcer son apport personnel. Des réseaux comme Initiative France proposent des prêts sans intérêt ni garantie allant de 3 000€ à 50 000€. Réseau Entreprendre peut accorder jusqu'à 90 000€ pour les projets innovants, tandis que l'Adie propose des microcrédits jusqu'à 10 000€ pour les entrepreneurs n'ayant pas accès au crédit bancaire classique.

Pour les demandeurs d'emploi, le dispositif ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d'Entreprise) de Pôle Emploi permet de recevoir 60% des droits restants aux allocations chômage en deux versements. Cette aide peut significativement renforcer l'apport initial sans créer d'endettement supplémentaire.

Le financement participatif ou crowdfunding représente une solution moderne pour compléter son apport. Les plateformes spécialisées permettent de lever des fonds soit sous forme de dons avec contreparties, soit via des prêts (crowdlending), soit par une prise de participation au capital (crowdequity). Cette option présente l'avantage de tester l'attractivité de votre projet auprès du public, mais nécessite une communication efficace pour atteindre ses objectifs de collecte.

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Les solutions de financement bancaire

Le prêt bancaire traditionnel reste la solution de financement privilégiée pour les franchisés, couvrant généralement jusqu'à 70% de l'investissement total. Les banques apprécient particulièrement le modèle de la franchise qui présente moins de risques qu'une création classique, grâce à un concept éprouvé et une notoriété établie.

Plusieurs types de crédits sont proposés :

  • Le crédit classique à moyen/long terme : avec des durées de remboursement adaptées à l'investissement (5-7 ans en moyenne)
  • Le crédit-bail : permettant de financer les équipements à 100% avec option d'achat finale
  • Le leasing : solution de location avec des loyers déductibles fiscalement

Pour sécuriser leur engagement, les banques exigent généralement des garanties spécifiques :

  • Le nantissement du fonds de commerce
  • Une caution personnelle du dirigeant (souvent limitée à 50% du montant emprunté)
  • Des garanties d'organismes spécialisés comme Bpifrance

L'évaluation du dossier repose sur plusieurs critères clés : la solidité financière du réseau de franchise, l'expérience du candidat, la qualité de l'emplacement et surtout un business plan réaliste démontrant la capacité de remboursement.

Pour optimiser ses chances d'obtention, il est recommandé de :

  • Solliciter plusieurs établissements pour comparer les offres
  • Négocier les conditions (taux, durée, garanties) en s'appuyant sur la notoriété du réseau
  • S'appuyer sur les partenariats bancaires existants du franchiseur
  • Présenter des prévisionnels prudents et documentés

Les aides et dispositifs publics

En complément des financements bancaires traditionnels, de nombreux dispositifs d'aide publique peuvent soutenir votre projet de franchise. Ces aides constituent souvent un levier décisif pour boucler votre plan de financement.

L'Aide à la Création et à la Reprise d'Entreprise (ACRE) représente un dispositif phare, permettant une exonération partielle de charges sociales pendant la première année d'activité. Pour en bénéficier, vous devez adresser votre demande à l'Urssaf dans les 45 jours suivant la création. Cette aide s'adresse particulièrement aux demandeurs d'emploi, aux jeunes de moins de 26 ans et aux bénéficiaires de minima sociaux.

La Banque Publique d'Investissement (Bpifrance) propose plusieurs solutions adaptées aux franchisés :

  • Le prêt d'honneur à taux zéro, pouvant atteindre 50 000 euros
  • La garantie bancaire, couvrant jusqu'à 70% de votre emprunt
  • Le prêt croissance, particulièrement adapté aux projets d'expansion

Le dispositif Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d'Entreprise (NACRE) offre un accompagnement complet en trois phases : montage du projet, structuration financière et suivi post-création. Il inclut notamment l'accès à des prêts à taux zéro, particulièrement intéressants pour compléter votre apport personnel.

Les aides régionales varient selon les territoires mais peuvent représenter un soutien significatif. Dans le secteur de la restauration et de l'hôtellerie par exemple, certaines régions proposent des subventions spécifiques pour la modernisation des équipements ou la mise aux normes des locaux. Ces aides peuvent atteindre 20% à 30% de votre investissement selon les cas.

Pour les demandeurs d'emploi, l'Aide à la Reprise ou à la Création d'Entreprise (ARCE) permet de recevoir ses allocations chômage sous forme de capital, représentant 45% des droits restants. Cette somme peut significativement renforcer votre apport personnel et améliorer votre dossier auprès des banques.

N'oubliez pas de vous rapprocher des chambres de commerce et d'industrie qui peuvent vous orienter vers les dispositifs les plus adaptés à votre situation. Leurs conseillers connaissent parfaitement les spécificités locales et les critères d'éligibilité de chaque aide.

Construire un dossier de financement solide

La préparation d'un dossier de financement solide est une étape cruciale pour convaincre les établissements financiers. Au cœur de ce dossier se trouve le business plan, qui doit inclure :

  • Une étude de marché détaillée analysant la zone de chalandise
  • Des comptes prévisionnels sur 3 ans avec hypothèses réalistes
  • Le Document d'Information Précontractuelle (DIP) fourni par le franchiseur
  • Le projet de contrat de franchise

Les éléments personnels à fournir comprennent votre curriculum vitae, une évaluation patrimoniale détaillée et la liste des garanties proposées. Il est essentiel de mettre en avant les performances du réseau de franchise en incluant :

  • Les statistiques de réussite des franchisés existants
  • Le chiffre d'affaires moyen du réseau
  • Les accords bancaires déjà établis par le franchiseur
  • Les bilans des points de vente similaires

N'oubliez pas d'inclure le plan de financement détaillé avec la répartition entre apport personnel, prêts bancaires et autres sources de financement. La qualité et l'exhaustivité de ce dossier sont déterminantes pour obtenir les financements nécessaires.

Stratégies d'optimisation du financement

Pour maximiser vos chances d'obtenir un financement optimal, il est essentiel de diversifier vos sources. La combinaison stratégique entre prêt bancaire classique (50-70% du montant), crowdfunding (10-20%) et aides publiques peut permettre d'obtenir des conditions plus avantageuses.

Le timing de la demande de financement est crucial. Idéalement, entamez les démarches 6 mois avant l'ouverture prévue. Cela vous permet de négocier sereinement avec plusieurs établissements et de bénéficier des accords préférentiels que votre franchiseur a pu établir avec certaines banques.

Pour la négociation bancaire, voici les points clés à optimiser :

  • Taux d'intérêt : comparez les offres de 3-4 banques minimum
  • Durée de remboursement : privilégiez 7 ans pour un meilleur équilibre
  • Garanties : limitez la caution personnelle à 50% maximum
  • Différé de remboursement : négociez 3-6 mois pour sécuriser le démarrage

Un exemple de montage financier réussi pour une franchise restauration de 300 000€ : 100 000€ d'apport personnel, 150 000€ de prêt bancaire sur 7 ans, 30 000€ de crowdfunding et 20 000€ d'aide régionale. Ce mix permet d'optimiser le coût global du financement tout en préservant une trésorerie suffisante pour le démarrage.