Les prêts bancaires traditionnels pour le secteur CHR

Le prêt bancaire professionnel reste la solution de financement la plus courante pour les établissements CHR. Les banques proposent des crédits allant de 50 000€ à 2 millions d'euros, avec des durées de remboursement adaptées : 2 à 7 ans pour le financement d'équipements, et jusqu'à 15-20 ans pour l'acquisition immobilière.

Pour obtenir un prêt bancaire, les établissements exigent généralement un apport personnel minimum de 30% du montant total du projet. Les taux d'intérêt varient selon les projets, mais se situent en moyenne autour de 1,22% pour les financements d'équipement et 1,19% pour les prêts immobiliers.

Les banques examinent plusieurs types de garanties :

  • Caution personnelle du dirigeant
  • Nantissement du fonds de commerce
  • Garanties sur les équipements financés
  • Garanties externes (type BPI France)

Pour maximiser vos chances d'obtention, votre dossier doit inclure :

  • Une étude détaillée des éléments comptables
  • Les informations sur l'activité (bail, état du local, étude de zone)
  • Un business plan élaboré avec prévisionnel sur 3 ans
  • Une présentation de votre expérience dans la restauration

Il est recommandé de solliciter plusieurs établissements bancaires et de vous faire accompagner par un expert-comptable dans le montage de votre dossier de financement.

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Les dispositifs d'aide spécifiques à la profession

Le secteur CHR bénéficie de plusieurs dispositifs de financement dédiés. Le Prêt Hôtellerie PPRH permet d'obtenir entre 40 000€ et 300 000€ sans garantie sur les actifs, avec un taux fixe avantageux et un différé de remboursement de 2 ans.

La BPI propose le Prêt Tourisme, allant de 50 000€ à 2 millions d'euros, destiné à financer les besoins de trésorerie et les investissements des établissements touristiques. Les conditions incluent des fonds propres positifs et une durée de remboursement de 2 à 10 ans.

Au niveau territorial, les subventions régionales varient selon les zones :

  • Auvergne-Rhône-Alpes : 15% des travaux (minimum 70 000€)
  • Nouvelle-Aquitaine : jusqu'à 25% plafonné à 400 000€
  • Provence-Alpes-Côte d'Azur : aide plafonnée à 200 000€

Les départements proposent également des aides complémentaires, comme dans le Gard (13 300€), en Rhône-Alpes (35 000€) ou dans l'Oise (75 000€). Ces subventions visent particulièrement la modernisation et la mise aux normes des établissements.

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Solutions de financement alternatives au crédit bancaire

Pour les établissements CHR qui ne peuvent pas accéder au crédit bancaire classique, plusieurs solutions de financement alternatives méritent d'être explorées.

Le crowdfunding ou financement participatif permet de lever des fonds auprès du grand public via des plateformes spécialisées. Les restaurateurs peuvent collecter entre 5 000€ et 50 000€ en proposant des contreparties attractives comme des réductions sur les menus ou des services VIP. Cette option présente l'avantage de créer une communauté autour du projet mais demande beaucoup d'énergie pour un montant souvent limité.

Le love money, qui consiste à solliciter son entourage proche (famille, amis), peut permettre de réunir un apport initial de 10 000€ à 30 000€. Cette solution flexible nécessite toutefois un cadrage juridique rigoureux pour éviter les conflits futurs.

Les business angels, ces investisseurs privés expérimentés, peuvent injecter entre 10 000€ et 200 000€ en échange d'une participation au capital. Ils apportent également leur expertise et leur réseau, mais il faut accepter de partager le contrôle de l'entreprise.

Le prêt brasseur constitue une solution spécifique au secteur CHR. Un fournisseur de boissons finance l'équipement (15 000€ à 50 000€) en contrepartie d'un engagement d'approvisionnement exclusif sur 3 à 5 ans. Cette formule offre des taux avantageux mais limite la liberté de choix des fournisseurs.

Les aides publiques et exonérations fiscales

En complément des financements traditionnels et alternatifs, les établissements CHR peuvent bénéficier de plusieurs dispositifs d'aide publique pour soutenir leur activité.

L'ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d'Entreprise) permet une exonération partielle ou totale des charges sociales pendant la première année d'activité. L'exonération est totale pour les revenus inférieurs à 30 852€ et dégressive au-delà. Ce dispositif est accessible aux demandeurs d'emploi et aux bénéficiaires de minima sociaux.

L'ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d'Entreprise) offre aux demandeurs d'emploi bénéficiaires de l'ARE la possibilité de percevoir 45% de leurs droits restants sous forme de capital. Le versement s'effectue en deux fois : 50% lors de la création et le solde 6 mois après le démarrage de l'activité.

Le fonds de solidarité a été prolongé jusqu'en décembre 2024 pour les entreprises les plus impactées. Les établissements CHR peuvent bénéficier d'une aide allant jusqu'à 10 000€ par mois ou d'une indemnisation de 15 à 20% de leur CA mensuel de 2019, dans la limite de 200 000€.

Concernant les exonérations de charges sociales, les établissements de moins de 50 salariés ayant subi une fermeture administrative peuvent en bénéficier. Ce dispositif s'étend également aux entreprises de moins de 250 salariés des secteurs affectés par la crise ayant subi une baisse d'activité de 50%.

Pour les cotisations sociales, l'URSSAF propose des délais de paiement supplémentaires sans pénalités ni majorations de retard. Les employeurs peuvent reporter totalement ou partiellement leurs cotisations salariales et patronales en remplissant un formulaire de demande préalable en ligne.

Les travailleurs indépendants du secteur CHR bénéficient également d'aménagements spécifiques, avec notamment la suspension automatique du prélèvement de leurs cotisations sociales pendant les périodes de restrictions.

Pour accéder à ces dispositifs, il est recommandé de :

  • Vérifier son éligibilité sur les sites officiels (URSSAF, BPI France)
  • Constituer un dossier complet avec les justificatifs requis
  • Respecter les délais de demande indiqués
  • Se faire accompagner par un expert-comptable pour optimiser les demandes

Aides régionales et territoriales pour le secteur CHR

Les régions et collectivités territoriales proposent de nombreuses aides spécifiques aux établissements CHR. En voici les principales :

En Auvergne-Rhône-Alpes, l'aide à l'hôtellerie indépendante finance jusqu'à 15% des travaux (minimum 70 000€). La Bourgogne-Franche-Comté offre une aide plafonnée à 400 000€ pour le développement hôtelier.

La Nouvelle-Aquitaine soutient les établissements avec une subvention de 25% des dépenses éligibles, plafonnée à :

  • 400 000€ hors métropoles et littoral
  • 300 000€ en zones métropolitaines et littorales

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, le dispositif REACTION couvre 70% des dépenses HT (plafond 5 000€) pour l'adaptation au contexte sanitaire. Le programme INVESTour propose des prêts participatifs de 15 000€ à 200 000€ sans apport.

Pour maximiser vos chances, contactez votre Chambre de Commerce et d'Industrie qui pourra vous orienter vers les dispositifs adaptés à votre situation.

Optimisation du dossier de financement CHR

Pour maximiser vos chances d'obtenir un financement pour votre établissement CHR, voici les éléments essentiels à inclure dans votre dossier :

Le business plan doit présenter :

  • Une description détaillée du concept et du positionnement
  • Votre stratégie commerciale et marketing
  • L'organisation opérationnelle (équipe, fournisseurs)
  • Les investissements prévus (travaux, équipements)

Le prévisionnel financier doit inclure sur 3 ans minimum :

  • Le plan de financement initial détaillé
  • Les comptes de résultat prévisionnels
  • Le plan de trésorerie mensuel
  • L'analyse du seuil de rentabilité

N'oubliez pas d'ajouter une étude de marché approfondie analysant la zone d'implantation, la concurrence et votre clientèle cible. Pour renforcer la crédibilité de votre dossier, privilégiez des visuels professionnels (plans, photos) et mettez en avant votre expertise dans le secteur CHR.