Comment financer la reprise d'un restaurant en 2025

Guide complet des solutions de financement et étapes clés pour réussir votre projet

Reprendre un restaurant en 2025 nécessite un investissement conséquent et une stratégie de financement bien élaborée. Entre prêts bancaires, aides spécifiques et solutions alternatives, découvrez comment concrétiser votre projet de reprise et maximiser vos chances de réussite.
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La reprise d'un restaurant représente une opportunité séduisante pour les entrepreneurs souhaitant s'établir dans le secteur de la restauration. Avec un taux de survie de 75% après 3 ans contre 50% pour les créations ex nihilo, cette option permet de bénéficier d'une activité déjà établie et d'une clientèle existante. En 2024, de nombreuses solutions de financement et dispositifs d'aide sont disponibles pour accompagner les repreneurs dans leur projet. Comprendre ces différentes options est crucial pour structurer un plan de financement solide et viable.

Les avantages et inconvénients de la reprise d'un restaurant

La reprise d'un restaurant présente plusieurs avantages significatifs par rapport à une création pure. Tout d'abord, vous bénéficiez d'une activité déjà établie avec une clientèle existante et des revenus immédiats. Les chiffres montrent qu'un restaurant repris génère en moyenne un chiffre d'affaires dès le premier mois, contre 6 à 12 mois d'attente pour une création.

L'équipement et le matériel sont déjà en place, ce qui représente une économie substantielle. Pour une création, l'investissement en équipement peut atteindre 80 000 à 150 000€, alors qu'en reprise ces éléments sont inclus dans le prix du fonds de commerce. De plus, vous disposez d'un historique financier concret avec les bilans des 3 dernières années, permettant d'évaluer précisément la rentabilité.

Le financement est également facilité : les banques accordent plus facilement des prêts pour une reprise, avec un apport personnel minimum de 30% contre 50% pour une création. Le taux d'acceptation des dossiers de financement est de 75% pour les reprises contre 45% pour les créations.

Cependant, plusieurs inconvénients sont à considérer :

  • Le coût d'acquisition est plus élevé : en moyenne 250 000 à 300 000€ pour un restaurant bien établi
  • La reprise du personnel existant est obligatoire, ce qui peut complexifier la mise en place de votre propre organisation
  • L'adaptation nécessaire aux équipements et à l'agencement existants peut limiter vos possibilités de transformation
  • Le risque de perte de clientèle lors du changement de propriétaire

La transition avec l'ancien propriétaire est également cruciale. Une période d'accompagnement de plusieurs semaines est recommandée pour assurer le transfert des connaissances et maintenir la continuité de l'activité. Cette phase permet notamment de préserver les relations avec les fournisseurs et de comprendre les habitudes de la clientèle existante.

En termes de rentabilité, les statistiques montrent que 75% des restaurants repris sont encore en activité après 3 ans, contre 50% pour les créations. Ce taux de survie plus élevé s'explique par la maturité de l'activité et la réduction des risques liés au démarrage.

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Évaluer le montant nécessaire pour reprendre un restaurant

Pour évaluer précisément le budget nécessaire à la reprise d'un restaurant, il faut prendre en compte plusieurs éléments clés :

Le prix du fonds de commerce représente généralement la part la plus importante. Pour un restaurant, il correspond en moyenne à 80% du chiffre d'affaires annuel. Par exemple, pour un établissement réalisant 300 000€ de CA, comptez environ 240 000€.

Les frais annexes à prévoir :

  • Droits d'enregistrement : 5% du prix de vente
  • Honoraires (avocat, expert-comptable) : entre 3 000€ et 5 000€
  • Stock initial : environ 1 200€ pour un restaurant classique
  • Besoin en fonds de roulement : en moyenne 45 000€ pour couvrir les charges des premiers mois

Pour évaluer la valeur d'un fonds de commerce, trois méthodes sont couramment utilisées dans la restauration :

  • La méthode du chiffre d'affaires : 70-80% du CA annuel
  • La méthode comparative basée sur des transactions similaires
  • La méthode de la rentabilité : 6 à 8 fois l'EBE (Excédent Brut d'Exploitation)

Au total, pour un restaurant moyen réalisant 300 000€ de CA annuel, prévoyez un budget global d'environ 300 000€, incluant tous les frais.

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Les différentes solutions de financement disponibles

Pour financer la reprise d'un restaurant, plusieurs solutions complémentaires peuvent être combinées :

Le prêt bancaire professionnel

C'est la solution la plus courante pour financer une reprise. Les banques accordent généralement des prêts sur 2 à 7 ans pour l'achat du fonds de commerce, et jusqu'à 20 ans pour l'acquisition des murs. Le taux d'intérêt actuel se situe entre 4,50% et 5,40% pour l'équipement. Un apport personnel de 30% minimum est généralement exigé pour une reprise.

Le crédit-bail ou leasing

Cette formule permet de devenir locataire du fonds de commerce ou du matériel avec option d'achat. La durée typique est de 8 à 15 ans. L'avantage est qu'il n'y a pas d'apport initial important à prévoir, mais les loyers sont plus élevés qu'un crédit classique.

Le prêt brasseur

Très répandu dans la restauration, ce financement est accordé par un fournisseur de boissons en échange d'un contrat d'exclusivité de 5 ans maximum. Il peut servir à financer l'équipement ou une partie du fonds de commerce. Près d'un établissement sur deux y a recours.

Le microcrédit

Accessible via des organismes comme l'ADIE ou France Active, il permet d'emprunter jusqu'à 12 000€ sur 4 ans environ. Les taux sont plus élevés (5% à 10%) mais l'obtention est plus simple qu'un prêt bancaire classique.

Les business angels

Ces investisseurs privés peuvent apporter entre 10 000€ et 20 000€ en échange d'une participation au capital, généralement autour de 20%. Ils apportent aussi leur expertise et leur réseau, mais attendent un retour sur investissement important.

Le crowdfunding

Le financement participatif existe sous trois formes : le don avec contreparties (repas offerts...), le prêt rémunéré (crowdlending), ou la prise de participation (equity). Les plateformes comme Ulule ou KissKissBankBank permettent de lever des fonds tout en testant son concept.

La love money

Le financement par les proches peut prendre la forme de dons, de prêts ou de participations au capital. Pour les prêts dépassant 5 000€, une déclaration au service des impôts est obligatoire. C'est une solution souple qui peut compléter l'apport personnel.

Les aides et dispositifs spécifiques pour la reprise

Plusieurs dispositifs d'aide peuvent faciliter le financement de votre projet de reprise d'un restaurant. Voici les principaux :

Le prêt d'honneur : Accordé par des réseaux comme Initiative France ou Réseau Entreprendre, ce prêt sans intérêts ni garanties peut atteindre 90 000 €. Il est attribué au restaurateur et non au restaurant. Pour en bénéficier, contactez directement ces organismes qui étudieront votre dossier.

La garantie création BPI France couvre entre 50% et 70% de votre emprunt bancaire, jusqu'à 200 000 €. Cette garantie facilite grandement l'obtention d'un prêt en rassurant la banque. BPI France propose également un contrat de développement transmission, un prêt de 40 000 € à 1,5 million € pour financer la reprise.

L'ACRE (Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d'Entreprise) permet aux demandeurs d'emploi d'être exonérés de charges sociales pendant un an. Pour en faire la demande, rapprochez-vous de votre conseiller France Travail qui vous guidera dans les démarches.

Le CAPE (Contrat d'Appui au Projet d'Entreprise) offre un accompagnement complet par une structure spécialisée. Ce dispositif est accessible aux demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA et dirigeants d'EURL/SASU. Contactez votre Centre de Formalités des Entreprises pour initier la démarche.

Les aides régionales varient selon les territoires mais peuvent inclure des subventions, des exonérations fiscales ou des aides à l'installation. Renseignez-vous auprès de votre Conseil régional pour connaître les dispositifs locaux.

Pour les femmes entrepreneures, la garantie égalité femmes propose un prêt à 2,5% jusqu'à 50 000 € pour financer l'investissement ou le besoin en fonds de roulement. Ce dispositif est géré par France Active, contactez leur bureau local pour constituer votre dossier.

Organismes d'accompagnement :

  • Initiative France : www.initiative-france.fr
  • Réseau Entreprendre : www.reseau-entreprendre.org
  • BPI France : www.bpifrance.fr
  • France Active : www.franceactive.org

Constituer un dossier de financement solide

Pour convaincre les organismes financeurs, il est essentiel de présenter un dossier de financement complet et structuré. Celui-ci doit comporter trois documents fondamentaux :

Le business plan doit détailler votre projet de reprise en incluant :

  • Une présentation de votre profil et expérience dans la restauration
  • L'analyse du fonds de commerce ciblé (emplacement, état des équipements, personnel)
  • Votre stratégie de développement et les évolutions envisagées
  • Le montage juridique et financier de l'opération

Le prévisionnel financier sur 3 ans constitue un élément clé comprenant :

  • Le compte de résultat prévisionnel avec une estimation réaliste du chiffre d'affaires
  • Le plan de financement détaillant les besoins (prix d'acquisition, travaux, BFR) et ressources (apport, emprunts)
  • Le plan de trésorerie mensuel sur la première année

L'étude de marché doit démontrer la viabilité économique du projet en analysant :

  • La zone de chalandise et son potentiel
  • La concurrence directe et indirecte
  • Les habitudes de consommation de la clientèle cible

Concernant les garanties, privilégiez la garantie transmission de Bpifrance qui couvre jusqu'à 70% du prêt. Prévoyez un apport personnel d'au moins 30% du montant total pour rassurer les financeurs. La présentation d'un crédit vendeur ou d'un prêt d'honneur complémentaire renforcera également la crédibilité de votre dossier.

Lors des négociations, mettez en avant votre maîtrise des aspects financiers et votre connaissance approfondie du secteur. Un prévisionnel prudent et des ratios conformes aux standards de la restauration (30% de marge brute minimum) seront particulièrement appréciés.

Les étapes clés du processus de reprise et de financement

La première étape consiste à réaliser un diagnostic approfondi du fonds de commerce. Cela implique d'analyser l'emplacement, la clientèle, les équipements et l'état financier du restaurant. L'exemple du restaurant L'Alba à Fréjus montre l'importance d'une évaluation rigoureuse : les repreneurs ont étudié en détail l'établissement valorisé à 1 022 000€ avant de se lancer.

Vient ensuite la phase de négociation du prix avec le cédant. Il est crucial de bien comprendre les raisons de la vente. Dans le cas du restaurant L'Escale, la reprise s'est faite dans un contexte de liquidation judiciaire, ce qui a influencé les conditions de rachat.

La recherche de financements se fait en parallèle. Points de vigilance :

  • Prévoir un apport personnel d'au moins 30% du montant
  • Diversifier les sources de financement (prêt bancaire, crowdfunding, prêt d'honneur)
  • Anticiper les délais d'obtention des prêts

Enfin, la phase administrative comprend la signature de l'acte de cession, le transfert des licences et autorisations, ainsi que la reprise des contrats de travail. Une période de transition avec le cédant est recommandée pour assurer un passage de relais optimal.

Le financement d'une reprise de restaurant nécessite une approche méthodique et diversifiée, combinant différentes sources de financement adaptées à votre situation. La clé du succès réside dans la constitution d'un dossier solide, une évaluation réaliste du projet et la mobilisation des dispositifs d'aide appropriés. En vous appuyant sur les multiples solutions disponibles et en suivant une démarche structurée, vous optimiserez vos chances de concrétiser votre projet de reprise dans les meilleures conditions.

Les questions fréquentes